Le diapason 528 Hz a la dent dure. D’innombrables sites ou auteurs le mentionnent comme une fréquence miraculeuse. Il fait partie d’une nouvelle mythologie new-age, qui n’existe que dans l’imaginaire des personnes colportant de tels concepts. La « science » s’en mêle.
Le mythe du 528 Hz : quand de la fausse science s’en mêle.
Par Emmanuel Comte
Emmanuel Comte est l’auteur de
Le Son d’Harmonie, Guide de la voix harmonique, MedSon 2011
Le Son de Vie, Sonologie et pythagorisme, Québécor 2013
Le Son des Vibrations, Comment les sons et la musique nous influencent, Québec Livres 2015, Dangles 2015.
Le Son du Diapason, Guide de Sonothérapie, MedSon 2023.
Note au lecteur : autres articles de démystification :
Le « La 432 Hz » est-il un mythe ?
Le Diapason 432 Hz, mythe vérifié – Partie 1
Le Diapason 432 Hz, mythe vérifié – Partie 2
Le Diapason 432 Hz, mythe vérifié – Partie 3
Le Diapason 432 Hz, mythe vérifié – Partie 4 (à paraître)
Le mythe du diapason 528 Hz et la cacophonie du Solfeggio
Suite à l’article consacré au diapason 528 Hz et aux fréquences dites Solfeggio, nous publions ici une réponse à un article paru en 2018, référé par un de nos correspondants. Mise à jour.
Nous avons déjà évoqué le cas du diapason 528 Hz dans un précédent article, à la suite duquel, un correspondant nous a signalé la parution d’un article scientifique au sujet du 528 Hz qui prouverait soi-disant l’impact de cette fréquence sur le corps physique et son métabolisme. Cela a éveillé notre curiosité. Nous en avons pris connaissance et nous livrons ici au lecteur la conclusion de nos réflexions au sujet des preuves de l’influence de la fréquence de 528 Hz sur le corps humain. Cette fréquence influence-t-elle le corps et la santé ? Est-ce vrai ? Devons-nous remettre en question l’analyse qui a précédé ?
Il est bien clair encore une fois que les diapasons ou fréquences citées dans ces lignes pourraient avoir un intérêt sur le plan thérapeutique. Cela n’est pas discutable car toute fréquence peut être utilisée arbitrairement et peut être transformée par l’intention qu’on lui fait alors porter.
Nous allons discuter ici d’un article intitulé : Effect of 528 Hz Music on the Endocrine System and Autonomic Nervous System (Effet de la musique à 528 Hz sur le système endocrinien et le système nerveux autonome), publié dans la revue Scientific Research – An academic publisher, paru au Japon en septembre 2018. [1]
Remarque préalable
La revue Scientific Research Publishing (SCIRP), est une revue scientifique de qualité douteuse, non révisée par des pairs et étant considérée comme un éditeur prédateur :
Ci-dessus : Logo de la revue Scientific Research – An academic publisher (SCIRP), considérée comme revue prédatrice par l’organisme Predatory Report. En 2021 Cabells’ Predatory Reports a décrit SCIRP comme un “well-known predatory publisher” (Éditeur prédateur bien connu). Dans le Norwegian Scientific Index cet éditeur et toutes ses publications ont obtenu la note 0, à la date du 16 février 2023. (Predatory Report)
(SCIRP) est un éditeur universitaire de revues électroniques en libre accès, d’actes de conférence et d’anthologies scientifiques considérées comme prédatrices. Elle a été fondée en 2007 par Huaibei Zhou. En février 2023, il proposait 247 revues en libre accès en langue anglaise dans les domaines des sciences biomédicales et de la vie, des affaires et de l’économie, de la chimie & de la science des matériaux, de l’informatique & des communications, des sciences de la terre & de l’environnement, de l’ingénierie, de la médecine & de la santé, de la physique & des Mathématiques, des Sciences sociales & humaines.
Les articles scientifiques peuvent être envoyés directement par courrier électronique aux éditeurs du SCIRP, évitant ainsi un processus de révision et étant automatiquement acceptés pour publication.
Dans le passé, l’entreprise a été accusée d’utiliser des courriers indésirables pour solliciter des articles à soumettre. Bien qu’elle ait une adresse dans le sud de la Californie, il s’agit d’une entreprise chinoise.
Le SCIRP a suscité une controverse en 2010 lorsqu’il a été constaté que ses revues dupliquaient des articles déjà publiés ailleurs, sans notification ni autorisation de l’auteur original et du détenteur des droits d’auteur. Plusieurs de ces publications ont ensuite été retirées. Certaines revues avaient inscrit des universitaires dans leur comité de rédaction sans leur permission ni même à leur insu, parfois dans des domaines très différents du leur. En 2012, l’une de ses revues, Advances in Pure Mathematics, a accepté un article rédigé par un générateur de parodie ; l’article n’a pas été publié, mais uniquement en raison du refus de son auteur de payer les frais de publication. L’entreprise s’est également fait remarquer pour les nombreux courriels non sollicités qu’elle envoie aux universitaires au sujet de ses revues. [2]
A priori il s’avère donc que l’étude dont nous allons discuter ici, a été publiée par une revue qui n’a pas une très bonne réputation dans le milieu scientifique. Et l’analyse du détail de cette recherche le confirme.
Ce que j’ai découvert après la traduction et l’analyse de cet article, est un discours pseudo-scientifique qui m’a semblé rempli de biais, dénué de fondements historiques ou scientifiques sérieux, à un point tel que j’ai entrepris de clarifier la question. Voici le résultat de cette enquête.
Voici la référence de l’article
Ci-dessus : Voici une copie de l’en-tête de l’article Effect of 528 Hz Music on the Endocrine System and Autonomic Nervous System (Effet de la musique à 528 Hz sur le système endocrinien et le système nerveux autonome), publié dans la revue Scientific Research – An academic publisher, en septembre 2018.
Rappel : Le diapason 528 Hz et la fréquence qui lui est associée ferait partie d’un soi-disant « solfège ancien », qui n’existe que dans l’imaginaire des personnes qui colportent les concepts et théories que nous avons précédemment démystifiés et dont aucune étude musicologique sérieuse ne peut étayer la véracité.
Et nous allons détailler ici comment la pseudo-étude scientifique dont il est question ici, apporte de l’eau au moulin de la désinformation. Est-ce vrai ? Mettons tout cela au clair.
Le premier biais de cette étude figure dans son titre
En effet, l’intitulé de cette étude est problématique car d’emblée, il fausse la problématique : à aucun moment, dans le vocabulaire usuel, on ne parle d’une musique référencée sur la note Do supérieure de la gamme. Par exemple, on parle d’une musique accordée en 440 Hz (le La normal actuel), en 415 Hz (s’il s’agit d’une musique baroque) ou en 432 Hz, le La New-age. La note La est dans ce cas, le plus souvent employée en tant que note de référence.
Une Symphonie, une Messe, un Concerto ou une Cantate peuvent être en Ré mineur, en Si mineur ou en La mineur, qui sont des tonalités, référées à des gammes spécifiques.
Exemple : La messe en Si mineur BWV 232 de Jean-Sébastien Bach :
Le titre de l’article induit donc d’emblée le lecteur en erreur : il faudrait plutôt parler d’une musique accordée en La à 444 Hz comprenant un Do supérieur à 528 Hz Vs une musique accordée en La à 440 Hz avec un Do supérieur à 523,25 Hz.
Donc le titre utilisé pour présenter cette étude n’a culturellement et scientifiquement aucun sens.
L’énoncé devrait décrire le vrai sujet de cette étude : Effet de la musique en 444 Hz versus 440 Hz sur le système endocrinien et le système nerveux autonome. Et en anglais :
Effect of 444 Hz Hz Vs 440 Hz Music Pitch on the Endocrine System and Autonomic Nervous System.
Ci-dessus : Proposition pour un titre scientifiquement plus explicite.
La problématique ne s’arrête pas là
L’étude est signée par 4 scientifiques japonais : Kaho Akimoto, Ailing Hu, Takuji Yamaguchi et Hiroyuki Kobayashi. Tous ces savants ont publié d’autres études dans toutes sortes de domaines. Sincèrement je ne souhaiterais pas avoir l’étude dont nous parlons ici, dans mon CV.
Le résumé expose déjà cette équivoque :
Cette étude a examiné l’effet de réduction du stress sur le système endocrinien et le système nerveux autonome de la musique avec une fréquence de 528 Hz, qui a récemment attiré l’attention en tant que type de musique « curative ». Neuf participants en bonne santé (un homme et huit femmes, âgés de 26 à 37 ans) ont écouté de la musique à 528 Hz et de la musique standard à 440 Hz à des jours différents. Nous avons mesuré les biomarqueurs salivaires du stress (cortisol, chromogranine A et ocytocine) avant et après l’exposition à la musique, et enregistré en continu l’activité du système nerveux autonome.
Les auteurs écrivent dans le résumé de leur étude : Musique avec une fréquence de 528 Hz, qui a récemment attiré l’attention en tant que type de musique « curative ». Vraiment ? Les auteurs ne citent aucune source permettant de déterminer comment cette fréquence spécifique peut-elle avoir des vertus curatives. D’où vient le 528 Hz ? Quelle est la pertinence permettant de motiver la mise en œuvre d’une étude spécifique sur cette fréquence ? C’est à préciser. Qui sont les auteurs ayant popularisé cette fréquence spécifique ? D’où cela vient-il ? Quelles études ont en montré les vertus curatives ? Cela attiré l’attention de qui, où ? Dans quelles conditions ? Quand exactement ?
Une musique ayant une fréquence de 528 Hz, cela n’existe pas : dans nos références culturelles et musicologiques à intégrer en sciences, une musique ne peut être qu’accordée à telle ou telle fréquence à partir de sa note de référence, à savoir la note La, noté A en anglais. Par exemple, dans notre culture occidentale, cette note arbitraire est définie par une norme ISO à la fréquence de 440 Hz. Elle fait autorité pour tous les ensembles orchestraux et les conservatoires de la Terre. Elle peut être remise en question mais cela n’est pas notre propos ici.
Si l’on traduit l’expression littéralement, il s’agirait d’une étude concernant l’écoute d’un son continu à 528 Hz comparé à l’écoute d’une musique accordée à 440 Hz (!) Car une musique à 528 Hz, cela ne veut rien dire. Donc le cadre est très mal défini.
Ensuite, il est question du nombre de participants : 9 personnes, 8 en fait pour l’ensemble des tests. Il n’y a pas de groupe témoin (groupe sans musique). Tout un exploit. Je me demande comment un comité d’éthique scientifique a pu retenir une étude sur un échantillonnage de population aussi réduit et sans groupe témoin. Je rappelle que cette étude n’a été soumise à aucun comité de lecture révisé par des pairs. Elle ne passe pas la rampe.
– Plus la différence minimum intéressante entre deux stratégies est petite, ou plus la variabilité de réponse est grande, plus le nombre de sujets calculé sera important. Parallèlement plus le risque alpha est petit, ou plus la puissance choisie est élevée, plus les groupes de patients à inclure seront importants.
– Plus la différence attendue entre deux groupes est petite, plus la puissance requise pour montrer un effet sera élevée.
Dans ce type d’étude il convient également d’estimer l’effectif des patients exclus ou perdus de vue a posteriori et les prendre en compte.
La diversité dans le choix des paramètres pris en compte dans le calcul des effectifs est primordiale. Ainsi, une mauvaise estimation initiale peut aboutir à une mauvaise interprétation des résultats. [3]
L’étude porte en fait sur un essai comparatif effectué sur 8 personnes, qui ont écouté pendant une durée de 5 minutes à un jour d’intervalle, une musique jouée au piano (on ne sait pas laquelle), dans 2 versions différentes, accordées chacune avec une différence de hauteur de 4 Hz : 440 ou 444 Hz.
On fait écouter de la musique pendant 5 minutes (sic) ! Tout un exploit.
Il est dit dans l’introduction :
Des études antérieures qui ont examiné l’excitation émotionnelle en réponse à l’écoute de musique ont suggéré que la musique suscite différentes émotions en fonction de ses caractéristiques, telles que la mélodie, le rythme et le dynamisme.
C’est tout à fait juste mais écrire une telle chose est d’une grande banalité : c’est la base de la psychoacoustique, science abondamment utilisée dans le cinéma et la publicité. Aucune allusion n’est faite à la psychoacoustique dans cette étude.
Plus bas dans le même paragraphe, il est dit :
Habituellement, la tonalité de référence pour l’accordage est de 440 Hz, et il s’agit de la fréquence standard internationale (nous appelons cela musique à 440 Hz). Dans cette gamme musicale, il n’y a pas de note à 528 Hz. Cependant, régler la tonalité de référence sur 444 Hz signifie que 528 Hz est inclus dans la gamme musicale. Nous appelons la musique accordée et composée de cette manière la musique à 528 Hz.
Nous relevons deux faussetés ou inexactitudes dans cet énoncé :
- La première : il est inexact de prétendre que le 440 et le 528 Hz sont des fréquences étrangères. Pourquoi ? Eh bien tout simplement par la fait qu’une gamme de Zarlino, accordée à 440 Hz donne un Do supérieur à 528 Hz. Donc il existe d’ores et déjà un lien très cohérent et documenté entre ces deux notes.
- La seconde est que les auteurs ne se sont guère renseignés sur ce que sont les réelles fréquences Solfeggio. Aucune fréquence 444 Hz n’y figure, car cette gamme est totalement désaccordée.
Donc l’intitulé est frauduleux et à tout le moins inexact car il induit d’emblée deux énoncés qui ne peuvent être comparés : mise en parallèle d’une gamme basée sur la référence d’un La avec une autre gamme basée sur la référence d’un Do supérieur. Il aurait été préférable et plus cohérent de citer le Do inférieur de la gamme, soit la note de départ, correspondant à la fréquence de 264 Hz. Donc exit la référence idéologique au 528 Hz.
Ci-dessus : La gamme tempérée avec une référence La 444 Hz.
Ci-dessus : La gamme de Zarlino avec une référence La 440 Hz. Cette gamme est obtenue par l’application des ratios suivants à la fréquence la plus grave appelée Do 1 : Do 1 – Ré 9/8 – Mi 5/4 – Fa 4/3 – Sol 3/2 – La 5/3 – Si 15/8 – Do 2. Cette gamme montre les liens étroits existant entre la fréquence de La 440 Hz et celle de Do 528 Hz. La fréquence de 528 Hz forme le Do supérieur d’une gamme de Zarlino, dite Gamme des physiciens ou Gamme scientifique, ayant une note de départ à 264 Hz et un La à 440 Hz.
Quelles sont les « fréquences Solfeggio » ?
Fréquences solfeggio est une expression inventée par Leonard Horowitz et Joseph Puleo en 1999. Il s’agit d’une gamme de six notes et plus, composée d’intervalles musicaux inharmoniques (désaccordés et cacophoniques), se référant à une croyance selon laquelle cet ensemble de fréquences seraient issues de la « numérologie biblique » et auraient été utilisés « depuis des siècles » puis « oubliées et perdues », alors qu’elles étaient selon eux, supposément présentes dans les chants grégoriens et sanskrits.
La fréquence de 528 Hz est une sorte de note pivot appelée Mi (!), mais ressemblant plutôt à la note Do, dans le référentiel actuel, autour de laquelle les apôtres susnommés décrivent une ancienne échelle de 6 tons et davantage, dénommée fréquences Solfeggio, qui aurait été utilisée dans la musique sacrée y compris le chant grégorien. Voyons ce que donne cette échelle de notes totalement désaccordées, avec un exemple à 8 tons. Je ne connais pas de chant grégorien même issu de la paléographie musicale, suivant cette « mélodie » :
« Gamme » Solfeggio
Les 8 fréquences présentes dans l’extrait ci-dessus sont les suivantes :
396 Hz – 417 Hz – 528 Hz – 639 Hz – 741 Hz – 852 Hz – 963 Hz – 1073 Hz pour les notes (nommés selon les auteurs de ce concept) : Do – Ré – Mi – Fa – Sol – La – Si – Do
Pas de 444 Hz dans cette suite de fréquences. Donc la problématique de cette étude est floutée par ces imprécisions et inexactitudes.
Les affirmations de Leonard Horowitz sont fausses
Contrairement à ce que cet ancien dentiste affirme, aucune note de référence fixe n’était utilisée pour l’interprétation des chants religieux dans les monastères du Moyen-âge occidental, à part les trois tonalités suivantes dont nous avons déjà parlé, soit : grave, médium, aigu. A fortiori il ne peut être question de « fréquences » dans le récit biblique, écrit il y a plusieurs milliers d’années par des primitifs, ignorants à ces questions de vibrations par seconde… découvertes au 17e s. en Occident. Je rappelle qu’à l’exception de la musique de cour dans la Chine du 1er millénaire et sauf à une époque très récente, il n’a jamais existé aucun référentiel fixe dans l’attribution des notes musicales. A fortiori cela ne put être occurrent au cours du Moyen-âge ou de l’Antiquité.
Affirmer le contraire est une pure invention et fantaisie, qui ne repose sur aucune donnée historique reconnue et montre la méconnaissance des faits par les auteurs qui soutiennent ces thèses ubuesques. Il s’agit-là d’une mystification. La référence fixe et normative pour l’attribution du La tel que nous le connaissons aujourd’hui, date de 71 ans : 1953 (j’écris en 2024).
Qu’est-ce que le diapason 528 Hz ?
Les créateurs du mythe de la fréquence de 528 Hz, affirment qu’ils ont « découvert » des fréquences « secrètes » qui gravitent autour de cette tonalité qu’ils appellent Mi et qui correspond davantage à un Do dans nos tonalités actuelles. Ils ajoutent que cette note est la « fréquence universelle de l’amour » et qu’elle a la propriété biologique de réparer l’ADN. Ils disent l’avoir découverte dans des extraits bibliques de l’Ancien Testament du Livre des Nombres, voici cette fréquence :
Le diapason 528 Hz
Poursuivant leur cheminement, ils ont découvert dans les versets bibliques une soi-disant reproduction de fréquences pythagoriciennes (sic), à savoir : 174 Hz, 285 Hz, 396 Hz, 417 Hz, 528 Hz, 639 Hz, 741 Hz et 852 Hz. Ils affirment en outre, comme je viens de le préciser que l’application thérapeutique de la fréquence de 528 Hz, qu’ils surnomment « constante universelle de l’amour », « centre de la création divine », « fréquence de l’herbe » (!), (528 THz est une fréquence de couleur « verte » – ), « Magie du nombre 6 », « Prophétie du Mile (5820 pieds) ». Comme si le ridicule n’était pas à son paroxysme, ils ajoutent que la fréquence de 528 Hz permettrait de réparer l’ADN, rien de moins.
Donc on voit ici un peu le niveau d’intérêt des ces scientifiques japonais. Les auteurs de l’étude ne remettent à aucun moment en question les mythes et argumentaires au sujet de la fréquence de 528 Hz et poursuivent mine de rien leur présentation à la fin de l’introduction en écrivant :
La musique à 528 Hz que nous avons utilisée dans cette étude était une musique de piano apaisante.
Ah ? Quelle musique, jouée par qui ? Les paramètres sont très vagues.
Méthode
Les auteurs continuent leur description avec l’énoncé des méthodes employées :
Les participants étaient neuf adultes en bonne santé, un homme et huit femmes, âgés de 26 à 37 ans (âge moyen : 31,1 ; SD = 1,35). Nous avons recruté des participants bénévoles quelle que soit leur formation musicale antérieure. Tout le monde a participé en pleine compréhension de l’étude et a donné son consentement éclairé. Il leur a été demandé de s’abstenir de caféine et de fumer pendant une heure avant de commencer l’expérience. Ils ne savaient pas quelle musique ils écoutaient. Cette étude a été approuvée par le comité d’éthique.
Commentaire :
Il y a eu en fait seulement 8 participants à tous les tests. Cela aurait dû être précisé. L’abstention de nicotine ou de caféine une heure avant le test est une condition fantaisiste qui n’a pas été relevée par le comité d’éthique. Alors que l’on sait que ces substances agissent sur la tension artérielle, sur le tonus musculaire, l’appétit et le stress. Elles peuvent constituer des éléments perturbateurs et influer sur la précision des tests salivaires utilisés en les déréglant et modifiant des paramètres vitaux. Cela représente un réel biais méthodologique.
Procédure
L’étude a été réalisée dans une salle de conférence, où la température ambiante était de 25,0 °C à 25,5 °C.
Les auteurs ignoraient sans doute que la température influait sur la hauteur des sons. Et donc on ne peut prétendre accomplir ce genre d’étude avec les données énoncées, puisque la référence de 440 Hz est donnée pour une température constante de 20 degrés centigrades. Donc les données fréquentielles sont inexactes.
Ci dessus : Diapason et température. Exemple de variations du diapason d’un instrument à vent en fonction de sa température. Données calculées avec le logiciel Resonans d’aide à la conception d’instruments à vent de l’IRCAM [4]
Le texte aurait dû définir quelle musique précise a été utilisée. C’est comme si on testait un médicament en disant : Les participants ont reçu une pilule de produit actif.
Les auteurs aurait dû dire : la différence entre les deux conditions musicales résidait dans la fréquence de référence des deux musiques utilisées, soit 444 Hz et 440 Hz. Car l’énoncé publié présente un biais cognitif dans sa définition.
L’étude a été réalisée dans une salle de conférence, où la température ambiante était de 25,0 °C à 25,5 °C.
Résultats
Les auteurs affirment en fait que les tendances sont identiques. Ce qui n’est pas significatif c’est la population générale de l’étude qui est très faible : 9 personnes, sauf pour les tests cardiaques où leur nombre a été réduit à 8.
Conclusion
Après exposition à une musique à 440 Hz, presque tous les scores ont montré une tendance similaire à changer dans la même direction que celle observée dans les conditions musicales à 528 Hz, mais il n’y avait aucune différence significative pour aucun des scores.
Les auteurs affirment encore que les tendances sont identiques. Nous redisons : ce qui n’est pas significatif c’est la population générale de l’étude qui est très faible. Et les auteurs avouent finalement leur forfait en conclusion :
Bien que la taille de l’échantillon de cette étude soit limitée, il s’agit de données intéressantes et pourraient soutenir une nouvelle approche en musicothérapie.
Ils ajoutaient quelques lignes plus haut :
Dans cette étude, les participants n’ont écouté de la musique que pendant cinq minutes dans chaque condition. Dans la plupart des études précédentes, les participants écoutaient de la musique pendant 10 minutes ou plus. Par conséquent, il se pourrait qu’écouter de la musique à 440 Hz plus longtemps évoque un effet de réduction du stress, notamment tel qu’indiqué par la chromogranine A et le POMS 2, comme dans des études précédentes.
Donc on ne fait pas de la science ici, mais de la fantaisie et de la pseudo-science sous couvert d’un vernis scientifique en utilisant des données partielles et un échantillonnage de population très faible, obéissant de plus à des paramètres de neutralité très discutables (nicotine et caféine supprimée seulement une heure avant les tests). Donc les infimes différences testées lors de cette étude comparative ajoutés aux différents biais de procédure que nous avons relevés, ne permettent en aucune façon de conclure, hors de tout doute qu’une musique accordée en 444 Hz est plus relaxante qu’une autre, accordée 4 Hz plus bas, avec l’accord standard de 440 Hz.
Les 15 fréquences Solfeggio et l'incohérence de leurs notes
Gamme intonation juste
« Gamme » Solfeggio
Références
[1] DOI: 10.4236/health.2018.109088 – PDF (en anglais) – Traduction française
[2] Predatory Report – Is Scientific Research Publishing (SCIRP) a predatory publisher? February 16, 2023|Predatory Publishing, SCIRP. Short answer: YES!
[3] Société française de médecine d’urgence – Calcul d’effectif pour un essai clinique
[4] Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique, IRCAM Paris, France.
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